Mardi 28 Janvier, 9h20, l’avion décolle de Bangkok où j’ai bien failli rester une nuit de plus en raison d’un vol annulé et d’un changement de compagnie.
Je profite du vol pour écrire l’article que Gooby m’a demandé, concernant mes impressions sur ces deux mois passés avec eux…bien vu l’aveugle, un article de moins à écrire pour lui !
C’est alors, accompagné du verre de vin rouge de 9h40, que je me lance sur le troisième plateau.
Pour résumer deux mois en deux pages, il faut retenir trois choses de ce voyage :
- le vélo en montagne ça ne vous gagne pas forcement,
- J’irai dormir chez vous sinon dans ma tente,
- L’autochtone accueillant mais pas téméraire.
Comment se passe une journée de vélo avec les deux zozos ?
Pour cela, je vais reprendre le dicton du Confusius Léognanais : « Plus tu pédales moins vite, moins tu avances plus vite ! ». Et pour le coup, c’est pas faux, Gooby ne vous dira pas le contraire !
Avant d’entamer les premiers cols Laotiens, ils me disent en chœur : « Tu vas voir, la montagne c’est autre chose… », sans pour autant me donner de précisions. Cependant, leur définition, plutôt floue, me rend impatient d’arpenter les premiers lacets. Finalement, j’ai compris très vite, et je ne sais quoi dire d’autre « La montagne, c’est autre chose… »
Le col, tu le vois arriver de loin, mais ce n’est que 300 mètres avant, que tu te dis :
« Là , ça va piquer ».
Cette pensée est souvent accompagnée d’un panneau de signalisation, qui, sur le coté de la chaussée, ne fait que confirmer les « craintes ». C’est pourquoi, je reste dubitatif devant le petit pourcentage dessiné, se traduisant très simplement par « Attention, ça va piquer ! ». Et 300 mètres après, en effet ça pique !
On commence à entendre les chants des dérailleurs, qui ne servent qu’à soulager les premières fatigues musculaires, très vite relayés par les chants de Gooby « la Diva » qui eux, nous servent à rien.
« Merde….Putain de merde… »
« Fait chier, j’en peux plus…vous me faites chier avec votre putain d’montagne »
C’est souvent le moment où Coco préfère adopter sa plus belle danseuse, et commence à distancer « la Diva ». C’est pas trop son truc les divas…
Une fois sur la pente tu ne connais jamais la longueur du col, et très souvent tu comprends qu’il est loin d’être fini.
La chaleur commence à t’envahir, la sueur perle sur ton front, tu te frottes les yeux à cause du sel laissé par la sueur. Tu trouves un rythme, le rythme où t’as le moins mal… Mais finalement c’est plutôt bon comme sensation. Tu ne penses plus à rien, et dès que tu prends de l’altitude et que tu arrives au sommet, tu es souvent récompensé par un paysage qui te paraît encore plus beau parce que tu l’as mérité.
C’est le moment que l’on choisit avec coco pour attendre Gooby qui, malgré tout, passe devant toi sans s’arrêter et te dis, suant comme si il avait pris une douche :
« La cuisson est bonne… ».
A partir de là, c’est donc le moment de la descente, tu slalomes entre les camions que tu n’as pas pu accrocher dans la montée, tu ressens un plaisir de glisse dans les trajectoires que tu choisis, c’est tout juste parfait, jusqu’à ce que tu entendes un lacet plus haut, Gooby te crier :
« Arrête, Chute ! ».
Coco n’aime pas trop les divas, son coté naturaliste fait qu’il préfère les nids de poule. Heureusement, chute sans gravité, son genou égratigné ne nous empêche pas de fêter la nouvelle année comme il se doit.
Le mauvais temps traversé pendant dix jours au Vietnam et le faible coût de la vie, nous ont poussé à dormir dans les guest house (petit hôtel pas cher). Malgré tout, après ce passage pluvieux, on s’est dit « A quelle heure le bivouac ?»
Le Bivouac reste incontournable et révèle le charme du voyage. Il permet de voir le coucher et le lever du soleil tous les jours, de passer des soirées mémorables autour du feu avec les gens qu’on y croisait.
Tu interpelles la curiosité des gens qui avec de grands signes , t’invitent à boire du thé, du café, de la bière et d’autres breuvages que l’on a jamais pu identifier.
De cette manière, un dimanche brumeux sur la plaine Vietnamienne, on se fait interpeller en fin d’étape par un groupe décidé à vider des caisses de bière…en chantant bien sur !
Une fois assis et servis, ils restent comme beaucoup intrigués par nos poils. Ils te caressent les jambes et la barbe comme tu caresserais un chien. Mais cette fois ci, gooby est prit pour cible plus longuement par son voisin de table.
Gooby : « Putain, ils sont tactiles les gars ! ça fait 10 mn qu’il me caresse la jambe. »
Avec Coco, on est pris d’une crise de fou rire en regardant Gooby bien mal à l’aise.
Gooby : « Bon, on finit nos verres et on y va, il me touche le cul, j’en peux plus. »
Mais on comptait rire un peu plus de cette situation et on n’allait quand même pas refuser la tournée de nos convives.
Gooby : « Vous faites chier ! »
Coco et moi : « Môt hai ba yon» (« santé »)
La gentillesse et l’accueil des habitants restent inhabituels pour nous. Quel couple de retraités ferait dormir dans leur chambre trois étrangers (Ben Laden et ses deux potes) communiquant qu’avec les mains ?
Bon, ce n’était pas ma meilleure nuit, entre les ronflement du vieux qui provoquaient un « Battle » avec Coco, triple champion Olympique dans la discipline, et ce maudit coq, juste au dessus de nos têtes qui chantait toutes les heures de la nuit. Infâme !
Le mode de vie du bivouac pousse bien évidement à te doucher dans les plans d’eau, lacs, fleuves, rivière, puits ou pas te doucher du tout.
Comme souvent et surtout au Vietnam, même dans l’endroit le plus perdu du pays, tu te crois seul mais il s’avère que tu ne l’es pas.
Sortant, du lac comme de mon bain, je croise un vietnamien qui n’est pas contre échanger deux , trois mots. Juste le temps d’enfiler un short, il veut me montrer le fruit de sa pèche.
C’est à ce moment que Coco sort également de l’eau et nous rejoint pour admirer le butin, le short sur l’épaule !
Coco en gesticulant :
« Fais voir ton poisson ? »
Le vietnamien jusqu’alors communicatif démarre sa motobike et part comme une flèche sur la piste sinueuse.
Ainsi, le voyage à vélo offre une liberté, un contact continu avec la population, la possibilité de dormir n’importe quand et n’importe où, provoquant alors « l’inattendu ». Et cet « inattendu » nourri chaque journée de ce voyage.
Avis aux amateurs qui voudraient les rejoindre : ils n’attendent que vous !
Ps : Merci à Mingyu, talentueux photographe à vélo. http://mingyulee.tistory.com/
chris milon on mars 17, 2014 at 1:55 said:
Tres belles photos,petit condense qui donne envie de connaitre la suite,super les garcons,bravo et courage a vos mollets.
PAPIN Claude on mars 17, 2014 at 7:20 said:
Ah!!!! enfin, vous nous avez livré notre dose essentielle de rêves, de rencontres et de récits de votre fabuleux voyage. Merci pour le lien vers le site de votre collègue temporaire de voyage cambodgien, il y a des photos sublimes, dont un coucher de soleil digne des plus grands photographes. Je savoure à l’avance le plaisir de surfer sur votre récit de votre périple en Australie. Bonne continuation.
schneerb on mars 18, 2014 at 10:36 said:
Hello les poulets,
Un petit mot pour vous dire qu’on pense souvent à vous.
On s’évade un peu pendant les pauses café en vous imaginant sur les routes.
Merci pour les nouvelles.
La bizasse !!!!
nadege on mars 21, 2014 at 2:43 said:
J’ étais impatiente d’avoir de vos nouvelles ! Toujours aussi magique vos récits ! Bises
maya on mars 24, 2014 at 2:47 said:
merci pour ces news d’un autre point de vue… une aventure toujours aussi belle!!
mingyulee on avril 18, 2014 at 12:51 said:
What a nice pics!!!
Who took these? 🙂
How’s your cycling going?
I am in Varanasi, India. India? Oh~ not easy to cycle.
I will be in Nepal next month~~
Take care, bro~
Gooby on avril 24, 2014 at 10:06 said:
Coco is still behind the camera my friend 🙂
Good luck for your journey, you definitely chose a hard path 😉
Take care bro
McMuch on avril 25, 2014 at 10:02 said:
Posh, tu devrais écrire des livres… à jamais le meilleur écrivain, remember « Croatia inna negga squatta style »!